Un cliché, la beauté d’un instant
Chères lectrices, chers lecteurs,
En errant dans les rues du Marais avec ma tendre Elena, nos regards furent interpellés subitement par une devanture originale. Ce n’était pas vraiment une boutique, cela correspondait plutôt à un concept store, design, moderne et particulièrement coloré. De nature curieux nous décidions de franchir la porte vitrée.
Ce n’est qu’une fois que nous l’avions passée, que nous fûmes transportés dans un univers, l’univers de la photographie. Un style de photographie atypique mais pourtant connu de tous, le célèbre appareil Polaroïd et ses photos !
J’aime souvent dire que le hasard fait bien les choses, cela tombait à pic, nous avons toujours été fasciné par le charme de ces photos à la forme unique et à l’impression instantanée qui laisse une trace indélébile des moments passés.
Nous décidions d’échanger avec le vendeur afin d’acheter un appareil mais aussi afin de mieux comprendre l’esprit « Lomography » basé sur un concept qui englobe une manière de vivre à la fois interactive, intense, floue et folle. C’est une jeune communauté d’environ un million de membres à travers le monde. Une sorte d’organisation mondialement active dédiée à la photographie de type expérimental et créatif. Cette communauté de passionnés défend avec conviction la photographie argentique et la perçoit comme une approche créative pour communiquer, absorber et capturer le monde.
Une alchimie toute particulière
Capturer le monde, cette expression résonnait dans nos esprits, nous trouvions la tournure élégante et pleine de sens ! Séduits par le concept, nous décidions d’acheter un appareil et nous partîmes réaliser nos premiers polaroids.
Autant vous dire que notre après-midi fut pleine de rire et d’émotions, nous nous imaginions à la fois modèle et photographe nous attribuant des rôles, des personnalités. Les polaroids pleuvaient de nos appareils et les passants se retournaient sur notre passage sans trop comprendre ce qui se passait. Nous étions dans notre bulle, à partager un moment unique où régnait une alchimie toute particulière... Cet après-midi-là, nous avions peu utilisé les mots, nos regards, nos mouvements, nos sourires suffisaient à nous comprendre. Le soir venu nous retournions dans notre hôtel Le Monna Lisa, tapissant notre lit de tous les clichés que nous avions réalisés lors de cet après-midi ensoleillé.
A ce moment, je pensais à Confucius disant « Une image vaut mieux que mille mots. ». En effet, durant quelques minutes, le temps s’arrêtait, plus un mot ne sortit de nos bouches, nous contemplions chacun de nos clichés, chacun mettant en lumière la beauté de son instant !
Il est sûr que ce ne sera pas la première, ni la dernière fois, que nous nous endormirons en regardant chacune des photos. Les ratés en rigolant, essayant de comprendre les messages que nous voulions faire passer. Je vous quitte chères lectrices, chers lecteurs, en vous citant Robert Doisneau, qui par cette phrase décrit si bien cet après-midi « Quand on est prisonnier de l'image, cela vous donne toutes les audaces. ».
Bien à vous,